Eléïm (Sam 23 Sep 2006)
Au coin de la rue du Cers et de la ruelle du Castel.
24 Septembre 1454, suite du RP "Requiem pour Claus et Circulades."
Les baatels carcassonnais montant la garde aux portes de la ville avaient maintenant l'habitude de voir arriver le jeune homme et son cheval. Ils le laissaient désormais passer sans exiger de lui quelque explication que ce soit.
On ne peut guère dire qu'il découvrait la cité mais elle lui semblait chaque fois plus belle que la fois précédente, son humeur -qui depuis quelque temps était meilleure- n'y était certainement pas pour rien.
Eléïm passa porte de l'Aude, et entra rue du Castel. Il pensait qu'Elissa avait dû maintenant recevoir ses lettres. Il se languissait de recevoir de ses nouvelles et arrivant devant l'Hostel de Malpertuis il espéra croiser un cavalier chargé d'une missive portant le sceau de la Comtesse. Mais rien...
Il descendit de son cheval, fit quelques pas vers l'huis, là il tira une chaîne autour de son cou, une lourde clef glissa sous sa chemise et ressortit à la hauteur de son col. Il passa le cordon au dessus de sa tête et introduit la clef dans ma serrure.
Il fit un tour, et ouvrit la porte.
Son coeur battait comme il entrait dans l'Hostel où il avait passé les plus beaux jours de sa vie. Il referma la porte très vite derrière lui comme pour conserver l'intimité des lieux, l'intimité qui le liait à ces lieux. Alors qu'il entamait la montée des degrés menant au premier étage, on frappa à la porte.
Il descendit en toute haste les quelques marches qu'il venait de gravir et ouvrit à un cavalier qui se tenait sur le pas. Celui-ci, après s'estre enquit de son identité, lui confia une lettre. Eléïm remercia promptement le coursier, lui indiqua une taverne où il pourrait se sustenter à ses frais, et lui ferma presque la porte au nez dans sa précipitation.
Le jeune homme observait le scel... il avait reconnu celui d'Elissa mais il semblait différent de ceux qu'il avait l'habitude de voir: la cire n'avait été que très faiblement marquée. Il s'inquiéta immédiatement de son état de santé et, une boule dans la gorge, déscella vivement le parchemin.
Elissa était alitée et sur le point d'accoucher à l'Abbaye. Elle lui demandait d'aller chercher sa fille à Bram et de venir la rejoindre. En lisant ces mots écrits très maladroitement, Eléïm ressentit de l'angoisse mêlée à la joie de revoir la Comtesse. Il sortit, referma la porte, repassa la clef autour de son cou et celle-ci glissa jusqu' à son coeur, le froid du metail le faisant frire.
Sous les yeux intrigués du coursier, Eléïm monta son cheval et repartit pour la ville qu'il venait de quitter: Bram.
